Numérique responsable

Le numérique responsable ne se résume pas à un numérique plus sobre en énergie et en matière, qu'il suffirait d'optimiser et de rendre plus efficient pour améliorer son empreinte carbone : la sobriété est une bonne ambition, il faut l'inscrire dans un paysage plus large de "responsabilité". Celui-ci doit prendre en considération les conséquences écologiques graves de l'extraction minière nécessaire à la production matérielle des ordinateurs, smartphones et objets connectés, qui se doublent de conséquences en termes de santé publique dans les régions exploitées; et les conséquences écologiques et de santé liées à la fin de vie des objets numériques et à leurs déchets. A ces enjeux s'ajoutent ceux du "travail décent" dans ces mêmes phases de production et de fin de vie, mais aussi dans la production des IA, la maintenance et la modération des plateformes et réseaux sociaux, le travail du clic. Les modèles économiques du numérique portent aussi une responsabilité dans la captation de l'attention, l'essor des fake news et l'exploitation abusive des données personnelles. Enfin le numérique, loin des promesses du web des débuts, peut être un facteur d'exclusion amplifiant les inégalités socio-économiques, éducatives, géographiques. Face à ces constats, les moyens d'action et les leviers sont réels et nombreux, plusieurs d'entre eux sont entre les mains des acteurs qui forment au numérique, des étudiants et apprenants qui se destinent à y jouer un rôle, et de leurs employeurs : la conférence permettra d'explorer ces leviers et d'échanger à leur sujet.

Jacques-François Marchandise est Professeur associé, Université Gustave Eiffel (Paris Est Marne-la-Vallée)., chercheur associé, CREAD. Membre du GIS M@rsouin, et co-fondateur de la FING (2000-2022).

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